Histoire

2013-2016 : une évaluation groupée pour permettre une comparaison entre pays, de manière régulière pour observer l’évolution dans le temps, avec des outils rénovés conformes aux standards internationaux

Parallèlement à la finalisation des évaluations nationales, la 55e session ministérielle de la CONFEMEN, tenue à N’Djamena (Tchad) en décembre 2012, a adopté une réforme du PASEC caractérisée par une nouvelle gouvernance et une nouvelle méthodologie. Le programme dispose désormais d’un comité de pilotage et se voit doté d’une autonomie de gestion.

L’approche méthodologique du programme est désormais orientée vers la comparaison internationale par l’organisation d’évaluations simultanées dans plusieurs pays et la mesure des compétences des élèves en début et en fin de scolarité du primaire.

Lancée en 2013, la première vague de l’évaluation groupée a été effective en 2014 et concerne dix (10) pays d’Afrique subsaharienne : Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Côte D’ivoire, Congo, Niger, Sénégal, Tchad et Togo. Les résultats de cette évaluation seront restitués en décembre 2015. L’évaluation internationale PASEC2014 a reçu, en plus du financement de la CONFEMEN, un important appui financier de l’AFD, une contribution financière de la Banque mondiale et de la DDC/Suisse ainsi qu’une contrepartie financière des pays participants.

Le PASEC compte aujourd’hui huit conseillers techniques (dont une Volontaire internationale mise à disposition par le ministère des Affaires étrangères et du Développement international de la France) repartis dans deux divisions (division gestion des données et analyse statistique et division instruments et procédures de collecte de données). Le PASEC est sous la supervision d’un coordinateur directement responsable devant le Comité de Pilotage.

2008-2012 : un nouveau cadre d’action et une extension à des pays asiatiques

Avec la tenue, en avril 2000, du Forum mondial sur l’éducation à Dakar, la communauté éducative internationale a débuté le 21e siècle par une nouvelle prise de conscience : les progrès effectués depuis Jomtien ont été insuffisants.

Par conséquent, le programme, entre 2001 et 2005, a été caractérisé par une amplification des activités de recherche et des production scientifique : la phase VI avec trois évaluations thématiques en 2000 et 2001 (Togo, Mali et Niger) ; une étude sur les pratiques et conséquences du redoublement dans l’enseignement primaire au Sénégal et en Côte d’Ivoire ; cinq évaluations diagnostiques dans le cadre de la phase VII (Mauritanie, Tchad, Bénin, Cameroun et Madagascar) et à partir de 2004, cinq autres études dans le cadre de la phase VIII du PASEC (Gabon, Ile Maurice, Burkina Faso, Congo et Sénégal).

En 2004, le PASEC a été sollicité par la Banque mondiale pour effectuer une vaste analyse portant sur l’influence du statut de l’enseignant sur la qualité de l’enseignement primaire dans neuf pays. Dans le même esprit, une publication sur le redoublement dans l’enseignement primaire en Afrique francophone, basée sur les données des trois (03) suivis de cohortes, a été produite.

Une telle expansion des activités n’aurait pu être possible sans le développement de nombreux partenariats d’ordre technique et financier. Au nombre des premières institutions qui ont collaboré avec le PASEC, on compte l’Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF), la Banque mondiale, le Ministère de l’Éducation nationale français, le Bureau régional de l’UNESCO pour l’éducation en Afrique, le Pôle de Dakar, l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (ADEA), l’UNICEF, l’Institut de recherche sur l’éducation (IREDU), l’Université Cornell (Etats-Unis) et le Laboratoire d’économie appliqué de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA, France), l’Association Internationale pour l’Education (International Association for Education IEA basée à Hambourg et promoteur des enquêtes PIRLS et TIMMS).

1996-2000 : le PASEC se consolide

Les résultats préliminaires issus du PASEC ont été présentés pour la première fois aux ministres de la CONFEMEN en 1996, à la 47e session ministérielle de Liège (Belgique). Ces résultats ont incité les ministres à reconduire le programme pour une quatrième et cinquième phases.

Par ailleurs, pendant les années 1996 à 2000, le PASEC a connu une évolution des sujets de recherche et une diversification de types d’évaluations pratiquées. En 1996, le programme proposé aux ministres pour la phase IV du PASEC prévoyait en effet, en plus des évaluations diagnostiques standard (à Madagascar), les premiers suivis de cohortes (Côte d’Ivoire et Sénégal). La phase V innovait encore avec la réalisation d’études thématiques (Guinée) en plus de la poursuite des deux suivis de cohortes.

Outre les sept rapports d’études publiés par le STP au cours de cette période, des activités complémentaires ont été entreprises sur le plan scientifique et de la communication. En 1999, ont paru d’un rapport de synthèse des résultats des neuf premières évaluations PASEC et un cédérom contenant les résultats et les instruments des cinq évaluations réalisées sous la supervision immédiate du STP. Afin de renforcer la capacité des équipes nationales, un séminaire de formation tenu à Abidjan en 1996 a institué une tradition d’ateliers annuels.

1991-1995 : cadre institutionnel et première évaluations

Les trois réunions du comité scientifique qui se sont déroulées à cette période (Saly Portudal en 1991, Dakar et Paris en 1992) ont permis de fixer un cadre institutionnel au PASEC, d’élaborer un projet de convention entre le STP et les États, et de choisir les premiers pays bénéficiaires.

C’est au cours de l’année scolaire 1993-1994 qu’ont débuté les premières opérations de terrain. La phase I du PASEC a visé trois pays : le Congo, le Djibouti et le Mali. La phase II a été amorcée dès l’année suivante et a couvert le Sénégal et la République Centrafricaine. Ces cinq évaluations ont été menées par des organismes de recherche de pays du Nord notamment l’Université de Mons (Belgique), l’Université de Montréal, l’Université Laval (Canada) et le Centre International d’Etudes Pédagogiques (France), en collaboration avec des partenaires nationaux.

En 1994, lors de la 46e session ministérielle de Yaoundé (Cameroun), il a été décidé que le STP prenne en charge le conseil scientifique et l’appui opérationnel aux équipes nationales. Cette formule permettait notamment de résoudre quelques difficultés d’ordre scientifique et financière et d’entamer la phase III pour le PASEC avec trois nouveaux pays : le Burkina Faso, le Cameroun et la Côte d’Ivoire.

1990-1991 : les bases du PASEC

Le Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN (PASEC) a été lancé à la suite de la Conférence Mondiale sur l’Education Pour Tous qui a eu lieu en mars 1990 à Jomtien, en Thaïlande. Les bases du programme ont été jetées à l’issue de la 42e session ministérielle de la CONFEMEN tenue à Bamako (Mali), en juillet de la même année.

Le PASEC a été effectivement créé lors de la 43e session ministérielle de la CONFEMEN tenue les 12 et 13 mars 1991 à Djibouti. La CONFEMEN fêtait alors son 30e anniversaire. Le projet adopté par les ministres a été préparé et approuvé par deux comités ad hoc, puis examiné par un comité d’experts qui en a avalisé la démarche scientifique.

Le but premier attribué au programme était de « mettre en relation les aspects quantitatifs et qualitatifs des systèmes étudiés et de dégager, dans le cadre des solidarités francophones, les choix possibles des stratégies éducatives les plus efficaces ». Il s’agissait pour les ministres, de se doter d’un programme qui puisse mettre à disposition des pays, les éléments techniques nécessaires aux décisions politiques et des outils de développement éducatif qui seraient utilisables sur le terrain scolaire et qui devraient permettre d’alimenter le débat sur le développement des systèmes éducatifs dans l’espace francophonie.

Les ministres ont également convenu de la mise en place d’un comité scientifique composé de cinq personnes reconnues pour leur compétence et leur expérience, et de l’apport de ressources humaines supplémentaires au Secrétariat technique permanent (STP) pour piloter le programme. Enfin, ils ont accepté la condition d’un nécessaire accord sur la diffusion et la publication par le STP des résultats obtenus lors des évaluations.